dimanche 7 septembre 2008

Consommation et technologie

Mon prochain ouvrage, dont la publication est prévue à l’hiver 2009, portera sur la consommation et la technologie; en voici un aperçu.

Dans notre société d’hyperconsommation, le développement technologique est essentiellement dicté par des considérations commerciales, en tout premier lieu la nécessité pour les fabricants de différencier leurs produits de ceux de leurs concurrents.

L’iPhone 3G, lancé au Canada en juillet 2008, est un exemple éloquent de cette affirmation. Loin de moi l’idée de dénigrer ce gadget qui de toute évidence plaît à un segment de marché bien précis; sinon, comment expliquer, lors de son lancement, les files d’attente interminables devant les magasins pour avoir le privilège d’être parmi les premiers à posséder cette merveille? Son design satisfait indubitablement des attentes esthétiques et ses nombreuses fonctions, trop nombreuses en fait pour l’utilisateur moyen, permettent à ses usagers d’en justifier l’achat sur le plan utilitaire (attentes fonctionnelles).

La question n’est pas là. Le principal attrait du iPhone tient à l’image, au mythe devrais-je dire, qu’Apple a développée autour de celui-ci, comme autour de ses autres produits, l’iPod par exemple; comme ce dernier, l’iPhone est un objet culte, un symbole de statut (attentes symboliques), voire, pour certaines personnes, une possession qui leur permet de rehausser une estime de soi un peu faible (attentes imaginaires).

Malgré le fait que des produits concurrents, tels le Touch Diamond (HTC) et l’Instinct (Samsung), offrent un design, des caractéristiques et des fonctionnalités très similaires, l’image exclusive du iPhone permet à Apple de vendre celui-ci un peu plus cher que les produits concurrents, car les inconditionnels, les véritables aficionados, sont moins sensibles au prix, pourvu que celui-ci demeure dans une gamme dont Apple a sans aucun doute établi les limites (attentes financières). On peut donc dire que le développement technologique se fait aujourd’hui selon un paradigme d’échange marchand.

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