mercredi 26 décembre 2012

Le Boxing Day 2012 : À quoi nous attendre?





La tradition du Boxing Day remonte à l’Angleterre du milieu du XIXe siècle pendant le règne de la reine Victoria. À l’origine, le lendemain de Noël était un jour férié à cause de la fête de St-Étienne (St Stephen en anglais), premier martyr de la chrétienté; ce jour-là, les marchands distribuaient des cadeaux à leurs employés et serviteurs en remerciement pour leurs loyaux services. L’appellation « Boxing » vient du fait que les cadeaux en question étaient distribués dans des boîtes, un terme qui se traduit par « Box » en anglais.

Cela dit, l’esprit de notre Boxing Day se situe à des années-lumière de celui d’origine, un geste de générosité et d’appréciation somme toute; les soldes importants qui sont maintenant consentis ce jour-là s’inscrivent dans la logique commerciale de ceux offerts depuis le Black Friday, voire avant, pour stimuler les ventes, cette période de l’année étant celle pendant laquelle les commerçants cumulent le plus gros de leurs profits chaque année.

Les longues files d’attente devant certains magasins sont l’aspect le plus visible de cet événement qui marque le début de la fin de cette orgie de dépenses de fin d’année; c’est un phénomène qui relève d’un comportement tribal, un terme que j’emprunte à mon ami Michel Maffesoli (Le temps des tribus). Ce comportement est analogue à ceux observés devant les boutiques Apple lors du lancement d’un nouveau produit, les usagers de produits Apple formant une tribu très particulière.

La frénésie de consommation qui s’empare de certains est symptomatique de notre monde actuel; après la société de consommation (1950-1990), puis celle d’hyperconsommation (1990-2010), voici celle de consumation. De nombreuses personnes dépensent sans compter pour acquérir des objets symboles, ou simplement pour se faire plaisir, jusqu’à se consumer elles-mêmes, entre autres en s’endettant au-delà des limites du bon sens. Pour les ménages canadiens, en 1980, le ratio moyen de la dette en proportion du revenu disponible était de 66 %; en décembre 2012, ce ratio atteint presque 165 %.

À quoi devons-nous nous attendre cette année au Boxing Day?

Je viens de mentionner l’endettement excessif des ménages. Une étude révèle que certains consommateurs commencent à prendre conscience de ce problème sérieux : les surplus d’argent iront à l’épargne pour 39 % d’entre eux et au remboursement des cartes de crédit et autres dettes pour 38 % (Confiance des consommateurs : une perspective canadienne — T3 de 2012 — Nielsen). Bref, près de 40 % des gens consommeront moins.

Par ailleurs, dans pratiquement tous les commerces, les soldes de Noël ont commencé dès la fin octobre et ont connu une ampleur sans précédent quant à leur importance (jusqu’à 60-70 %); quant au solde du Boxing Day en ligne, ils ont commencé le 24 décembre à 20 h. Bref le consommateur est hyperstimulé depuis deux mois. Pour un grand nombre de personnes, d’autres soldes le jour du Boxing Day pourraient bien ne pas avoir l’effet incitatif recherché, ne serait-ce que parce que le budget alloué aux dépenses de Noël (676 $ selon le Conseil Québécois du Commerce de Détail) est dépassé.

Finalement, j’ai constaté que dans plusieurs commerces, les tablettes étaient passablement dégarnies; tant pour les produits électroniques que pour les vêtements, les produits, les marques, les modèles et les tailles les plus populaires ont disparu, signe certain que les soldes des deux derniers mois ont eu l’effet escompté. Bien sûr, certains marchands, Best Buy et Future Shop par exemple, ont peut-être conservé des stocks de modèles particuliers pour les solder seulement au Boxing Day.

Ce matin, vers 10h, je suis passé au Future Shop de la rue St-Catherine au Centre-Ville de Montréal, lieu phare par excellence du Boxing Day; chaque année les files d’attente y sont très longues. Cette année, vous constaterez sur la photo ci-dessus qu’à peine 40 personnes attendaient devant ce magasin; par ailleurs, un peu plus tard, j’ai vu que personne ne faisait la queue devant le magasin Archambault coin Berri et Ste-Catherine.

Si j’étais un commerçant, je limiterais mes attentes quant aux ventes du Boxing Day cette année. Nous verrons!

Pour terminer, quelques conseils aux consommateurs du Boxing day :
  1. Repérez à l’avance l’article ou les articles que vous désirez acheter;
  2. Soyez familiers avec le prix régulier de ces articles pour être capables d’évaluer l’ampleur des soldes;
  3. Apportez l’argent comptant pour acheter ces articles;
  4. Si vous ne pouvez pas acquérir le ou les objets convoités, ne vous laissez pas tenter par d’autres produits.
Mes conseils visent avant tout à éviter un endettement additionnel subséquent à des achats impulsifs.

Deux de mes six entrevues du Boxing Day dans les médias :

dimanche 25 novembre 2012

La consommation « Black »

Ne vous laissez pas tromper par le titre de mon billet; il y a certes une mode « Black », c'est-à-dire fondée sur la culture des Nord-Américains d'origine africaine, mais je veux plutôt vous entretenir des efforts déployés par les détaillants de tous poils pour créer une espèce de frénésie de consommation pendant les six à huit semaines précédant Noël, entre autres à l’occasion du « Black Friday ».

Mon intervention s'inscrit dans la suite logique de mes interventions à RDI matin week-end vendredi matin, puis au téléjournal Midi et à Champ libre le même jour, et enfin à LCN matin week-end dimanche.

Plusieurs pourront se demander d'où vient l'expression « Black Friday » ou « Vendredi noir »;  ce terme désigne le jour suivant le « Thanksgiving » américain qui tombe chaque année le quatrième jeudi de novembre. Le « Black » fait référence au fait qu'à cette époque de l'année, les détaillants commencent à engranger des profits, les ventes réalisées jusqu'alors ayant servi à payer leurs frais de toutes sortes.

Pour mieux vous faire comprendre ce concept, ramenons-le à la sphère personnelle et prenons en exemple une personne dont le salaire s'élève à 100 000 $ par année et dont les diverses retenues (impôt fédéral et provincial, régime des rentes du Québec, assurance emploi, assurances collectives, etc.) représentent 50 % de ce revenu; on peut dire que, jusqu'au 30 juin, cette personne travaille pour payer ses retenues et qu'elle travaille pour elle-même à compter de cette date.

Cela dit, vous comprendrez que cette période de l'année est cruciale à la bonne santé financière des commerçants; pour l'ensemble du commerce de détail, cette période peut représenter 20 % des ventes annuelles, jusqu'à 30 % pour le commerce en ligne. Il va sans dire que tous les outils du marketing seront mis à profit pour stimuler les ventes pendant cette période, à commencer par les soldes.

Chaque année, les soldes importants (35 % et plus) liés à la période de Noël commencent de plus en plus tôt; on en voit maintenant dès la fin d'octobre, ce qui correspond tout à fait à la réalité des consommateurs. En effet, un récent sondage nous apprend que cette année, 27 % des gens ont commencé leur magasinage de Noël en octobre ou même avant, alors que ce pourcentage n'était que de 22 % en 2011.

Au Canada en tout cas, le « Black Friday » ne marque pas le début des soldes de Noël, mais une étape dans une série de soldes qui ont commencé dès octobre et se poursuivront jusqu'au début janvier. Par exemple, à Montréal, la vente du « Cyber lundi » de Best Buy commence à 22 h ce soir pour se terminer à 3 h mardi matin; vous pouvez cependant être certains que ce solde sera suivi d'autres soldes, sous d'autres appellations, chaque semaine.

Ailleurs au monde, en Angleterre par exemple, on ne fait pas tant de manières; la vente « Cyber Monday » de Best Buy se poursuivra même jusqu'au 2 janvier.

Où que vous soyez dans le monde, voici mon conseil; ne vous dépêchez pas trop d'acheter, car vous aurez toujours des soldes alléchants; en fait, surtout dans le domaine des produits technologiques, d'attendre vous permettra sans aucun doute d'obtenir un appareil plus performant à moindre prix. Un autre conseil : si vous faites partie de ceux qui sont surendettés, la dette moyenne au Canada étant de 163 $ pour chaque tranche de 100 $ de revenu, attendez d'avoir acquitté vos dettes avant de vous engager dans d'autres achats.

Certains pourront dire que mes propos font état du peu de souci que j'ai de notre économie. À ceux-là, je réponds déjà ceci :
  • Les économies du Canada et des États-Unis sont beaucoup trop dépendantes de la consommation intérieure;
  • Le niveau d'endettement actuel de 163 % est très inquiétant, proche en fait de celui des consommateurs américains avant la crise de 2008.

Comme d'habitude, j'accueillerai avec plaisir vos commentaires.

jeudi 8 novembre 2012

Vivre à crédit. Êtes-vous menacés par l’endettement?

 Pour faire suite à l’entrevue de ce matin avec Isabelle Maréchal, voici un extrait du livre
« Consommation et luxe — La voie de l’excès et de l’illusion » (p. 34 à 36) :

Pour acquérir tous ces symboles [proposés par la société d’hyperconsommation], il faut de l’argent… que nous n’avons pas toujours. Qu’à cela ne tienne, le crédit est là pour me permettre de satisfaire tout de suite mon envie et de payer plus tard. Même si « l’utilisation des cartes de crédit naît aux États-Unis dans les années 1920, lorsque des entreprises, comme les pétrolières et les hôtels, commencent à les émettre à leurs clients » (Encyclopedia Britannica), les cartes de crédit que l’on connaît aujourd’hui ne font leur apparition que dans les années 1950; leur usage prendra vraiment un essor considérable dans les années 1980.

Ainsi, la carte Diners Club, très sélecte à une certaine époque, a fait son apparition en 1950. Voici une anecdote amusante au sujet de sa naissance : « Nous sommes en 1949. L’homme d’affaires Frank McNamara prévoit un dîner au Major Cabin Grill, un restaurant de la ville de New York. Le dîner achevé, Frank réalise qu’il a laissé son portefeuille dans son autre complet. Son épouse vient à sa rescousse et paye. Il prend la décision de ne plus jamais faire face à cet embarras. Février 1950. McNamara et son partenaire Ralph Schneider retournent au Major Cabin Grill. Lorsque l’addition arrive, McNamara présente un petit papier cartonné, une Carte Diners Club, et signe pour l’achat. Dans l’industrie de la carte de crédit, cet événement est connu sous le nom de First Supper (premier dîner). »

La carte American Express et la BankAmericard, maintenant mieux connue sous le nom de Visa, font toutes deux leur apparition en 1958. À l’époque, Diners Club et American Express étaient des cartes de facturation plutôt que de véritables cartes de crédit, car le client devait en acquitter le solde dès la réception du relevé mensuel. Elles ont conservé ce mode de fonctionnement jusque dans les années 1980. BankAmericard est donc la première véritable carte de crédit grand public ; MasterCard a suivi en 1966.

Jusqu’alors, la petite carte plastifiée était utilisée pour la commodité qu’elle offrait de payer tous les achats en une seule fois à la fin du mois, reportant ainsi le paiement d’un article acheté au début du cycle d’un maximum de cinquante-six jours sans intérêt ni pénalité. À compter de ce moment, un grand nombre de personnes ont commencé à reporter le paiement du solde, acquittant seulement le paiement minimum exigible par l’institution financière, correspondant à un faible pourcentage du solde impayé, par exemple 3 %, avec un minimum, par exemple dix dollars. Certaines personnes ont rapidement pris l’habitude d’utiliser leur carte jusqu’au maximum de la limite permise… puis d’en demander une nouvelle auprès d’un autre émetteur.

Ce petit manège leur a permis de satisfaire rapidement toutes leurs envies, sans égard à leur revenu disponible véritable, mais les a conduites tout aussi rapidement à un endettement bien au-delà de leur capacité de rembourser : « Le niveau d’endettement, mesuré par le ratio de la dette totale au revenu disponible, était presque le même pour les Canadiens et les Américains au début des années 1980. Par la suite, il a évolué différemment, les Américains affichant un niveau d’endettement plus élevé entre 1983 et 1991, et les Canadiens entre 1992 et 2000. À partir de 2001, la dette a constamment augmenté dans les deux pays, et en 2002, elle dépassait le revenu disponible. En 2005, pour chaque dollar de revenu disponible, les Canadiens devaient 1,16 $ et les Américains, 1,24 $. Une part de la hausse de l’endettement entre 2001 et 2005 peut être attribuée aux taux d’intérêt relativement faibles, à la plus grande accessibilité du crédit grâce aux prêts sur l’avoir propre immobilier, et aux limites et incitatifs accrus des cartes de crédit délivrées par des institutions financières en concurrence. » (Statistique Canada). Aux fins de comparaison, en 1980, le ratio dette/revenu était de moins de 0,70 dans les deux pays.

J’ajoute qu’à l’automne 2012, ce ratio a maintenant atteint le sommet vertigineux de 1,63.

mardi 9 octobre 2012

Y’a d’l’eau dans l’gaz

J’ai choisi le titre de ce billet entre autres parce que le vocable « gaz » désigne l’essence (carburant pétrolier) dans le langage populaire québécois. Qui plus est, l’expression « y’a d’l’eau dans l’gaz » nous vient de France; elle signifie que « l’atmosphère est à la dispute » ou encore que des « querelles se préparent ». Or, cette expression est fort à propos pour le sujet que je me propose d’aborder d’aujourd’hui : le prix de l’essence au Québec et plus particulièrement dans la région de Montréal.

Vous me direz que ce n’est pas un sujet neuf et vous aurez raison; il y a des lustres que des associations de consommateurs, des journalistes, des chroniqueurs et des usagers du produit en question s’indignent du prix des carburants. Il est également vrai que ce jeu stupide de hausses sauvages et répétées perdure depuis tellement longtemps que la plupart des personnes et des groupes cités ci-dessus se résignent et n’en parlent plus… sauf lorsqu’un événement particulièrement choquant se produit. C’est à un tel événement que j’ai été confronté le dimanche 7 octobre.

Ce jour-là, lors d’une balade en Ontario, j’ai été frappé par le prix particulièrement bas de l’essence dans la petite ville de Lancaster, située en bordure de l’autoroute 401 qui mène à Toronto, à une cinquantaine de kilomètres, 30 minutes en voiture, de l’extrémité ouest de l’île de Montréal : seulement 1,223$ ou 122,3₵ comme le veut la pratique dans cette industrie; le même jour, je venais de voir l’essence annoncée à 145,4₵ par la plupart des détaillants de l’Ouest de Montréal, une différence plus de 23₵ le litre.

Or, je sais d’expérience que l’écart habituel dans le prix de l’essence entre ces deux régions est d’environ dix ou douze cents le litre, un écart qui s’explique par la différence entre les taxes québécoises et ontariennes; comment se fait-il qu’il ait été de plus de vingt-trois cents, soit le double, à la date indiquée?

Cet écart de dix ou douze cents le litre DE PLUS qu’habituellement ne peut PAS être expliqué par la différence entre les taxes québécoises et ontariennes, puisque celles-ci n’ont à ma connaissance pas été modifiées récemment; si on demande aux représentants de l’industrie, on nous passera la cassette habituelle qui n’explique rien du tout. À ma connaissance, jusqu’à présent, personne n’a expliqué de façon convaincante le fonctionnement pour le moins opaque de cette industrie.

Par ailleurs, on sait très bien qu’au début 2012, sept personnes de plus ont été condamnées à payer des amendes à cause de leurs activités visant à fixer le prix de l’essence dans certaines régions du Québec; encore très récemment, on a en outre appris que « des accusations criminelles ont été déposées vendredi contre Irving Oil et son gestionnaire au Québec, Serge Parent, dans l'affaire du cartel de fixation du prix de l'essence à Victoriaville, Thetford Mines et Sherbrooke ».

Quelles autres malversations pourrait-on découvrir dans cette industrie si on creusait un peu plus? Il me semble que, vu les faits qui précèdent,  une commission d’enquête publique est justifiée pour faire toute la lumière sur le fonctionnement de tous les intervenants de cette industrie, du producteur au détaillant. 

Si vous avez d’autres faits troublants à rapporter, j’aimerais beaucoup que vous m’en fassiez part.

samedi 6 octobre 2012

Enfin de l’originalité dans la pub


Pour ne pas nuire au « scoop » de la journaliste Marie-Ève Fournier qui m’a interviewé à ce sujet, j’ai attendu la publication de son article, « Montréal-Trudeau sur son 36 », dans le journal Les Affaires avant de publier ce billet.

Vers la fin septembre, Tristan, designer de vêtements mode pour hommes et femmes, a inauguré une campagne publicitaire à l’aéroport Trudeau de Montréal. Comme vous pouvez le voir dans l’image ci-contre, cette campagne repose sur l’utilisation d’un carrousel à bagages pour exposer une collection de vêtements.

 Cette idée de la directrice du développement des affaires et fille du propriétaire de l’entreprise, Lili Fortin, est à mon avis un concept radicalement innovateur; à ma connaissance, c’est la première fois que ces espaces sont utilisés comme support publicitaire. Cet effet de nouveauté jouera vraisemblablement en faveur de Tristan, en particulier pour développer la notoriété de sa marque auprès de la clientèle d’affaires, un segment de marché qui reste à conquérir de l’aveu même du propriétaire Gilles Fortin.

Dans notre monde actuel où la publicité est omniprésente, il est très difficile de capter l’attention des gens avec un message publicitaire, quel que soit sa nature ou son support. Nous sommes exposés à des contenus publicitaires dès notre lever et jusqu’à notre coucher : journaux, magazines, radio, télévision, panneaux publicitaires en bordure des routes et dans les transports publics, et j’en passe. Cette omniprésence de la publicité amène la cible de ces messages, vous et moi, à filtrer ces communications pour éviter une hyperstimulation de nos sens. Dans le même but, certaines personnes adoptent même des tactiques visant à éliminer complètement les messages publicitaires; je prends en exemple le « zapping » (changement de chaîne) et le « zipping » (enregistrement des émissions et avance rapide pendant les pubs) à la télévision.

Le carrousel à bagages est un support publicitaire nouveau; la curiosité et l’ennui de l’attente pour leurs bagages pousseront sans doute la plupart des gens à jeter au moins un coup d’œil aux vêtements qui y sont exposés, dont le logo et la marque sont clairement identifiés. Si le style des vêtements leur plaît, des personnes qui ne connaissaient pas la marque pourraient la considérer lors d’un prochain achat.

Le concept est appuyé par des défilés de mode dans les aires publiques de l’aéroport, mais ceci est un autre sujet que je pourrai traiter dans un prochain billet.

Quelles seront les réactions des voyageurs envers ce nouveau type de publicité? Au moins dans  un premier temps, je pense que la plupart des voyageurs accueilleront favorablement ce nouveau type de message publicitaire; après tout, l’attente au carrousel à bagages est ennuyeuse et souvent longue; comme je le disais, l’effet de nouveauté joue en faveur de Tristan. Cela dit, il est possible que certaines personnes la critiquent, y voyant un envahissement de plus de la sphère publique par la publicité.

Et vous, qu’en pensez-vous?

mercredi 5 septembre 2012

La sagesse populaire

Depuis bien avant le déclenchement des élections, on sentait un désir de changement chez une majorité de francophones du Québec; ce changement, la population l'a obtenu hier en élisant 54 députés du PQ, 50 du PLQ, 19 de la CAQ et 2 de QS. Ce résultat m'inspire plusieurs réflexions.

Tout d'abord, on doit s'incliner devant la sagesse populaire qui a consisté à élire un gouvernement sans conteste minoritaire afin d'obtenir le changement souhaité tout en se protégeant contre l'éventualité d'un nouveau référendum sur la souveraineté, dont une vaste majorité de Québécois, environ 70 %,  ne veulent même plus entendre parler; je me réjouis du fait que l'appel au vote souverainiste stratégique n'a vraisemblablement pas fonctionné, car c'est une excellente chose pour notre démocratie.

En second lieu, on constate le clivage de plus en plus profond entre les villes et les régions d'une part et les francophones et les anglophones/allophones d'autre part. Plus que jamais, le Québec a besoin d'un leader fort et rassembleur; j'espère que Madame Marois saura être ce chef et que son parti la laissera se consacrer à cette tâche cruciale plutôt qu'à de stériles chicanes avec Ottawa en vue de ranimer la flamme souverainiste mourante. En ce sens, il est souhaitable qu'elle abandonne l'idée de « gouvernance souverainiste », pierre angulaire du programme du Parti Québécois, une idée souvent évoquée pendant la campagne électorale.

Finalement, on constate les limites des sondages, lesquels ont encore cette fois sous-estimé une tendance plutôt lourde et de longue date, la fidélité de la clientèle libérale. Pendant toute la campagne, j'ai maintenu que la répartition des indécis/discrets était erronée, que ce 20 % flottant était en grande partie composé de libéraux qui n'osaient pas afficher publiquement leur choix, tant la rage de certains contre les libéraux était prédominante dans la rue et les médias.

lundi 27 août 2012

Élection Québec 2012 : pour quel parti voter?

Jusqu’à présent, j’ai évité d’intervenir sur le sujet de la campagne électorale dans les médias traditionnels et sur les médias sociaux; devant les bêtises, voire les propos mensongers, que j’entends tous les jours et le nombre encore élevé d’indécis, j’ai décidé d’écrire ces quelques lignes pour inviter les gens à bien réfléchir avant de faire leur choix, voire les aider à prendre une décision éclairée.

Cela dit, rassurez-vous : je ne vais d’aucune façon vous inciter à voter pour un parti plutôt qu’un autre. Mon message est très simple : votez selon vos convictions et vos valeurs profondes, pour le candidat, ou la candidate, du parti duquel vous vous sentez le plus proche, sans égard aux sondages, aux accusations, à la désinformation, aux critiques et aux analyses souvent erronées que colportent à qui mieux mieux les médias et les réseaux sociaux. Le respect de ce principe est fondamental pour que la démocratie fonctionne, pour que le vote reflète le mieux possible la volonté populaire.

En ce sens, je suis d’avis qu’il faut à tout prix éviter le vote soi-disant stratégique, par exemple voter pour le Parti québécois plutôt que pour Québec solidaire dans le but d’éviter de diviser le vote souverainiste; si vous aimez les idées véhiculées par Québec solidaire, votez pour le candidat, ou la candidate, de ce parti. C’est une question qui a été débattue le lundi 27 août 2012 à la « Commission Dumont — Bazzo » pendant l’émission « Puisqu’il faut se lever » animée par Paul Arcand à 98,5 FM; évidemment, je suis beaucoup plus en accord avec Monsieur Dumont qu’avec Madame Bazzo.

D’autre part, je crois plus sage d’éviter également le vote soi-disant contestataire consistant à voter CONTRE un parti, par exemple, de voter pour le Parti québécois ou pour la Coalition avenir Québec pour se débarrasser du Parti libéral; il est nettement préférable de voter POUR un parti. Votez selon vos convictions profondes, pour le candidat, ou la candidate, du parti duquel vous êtes idéologiquement le plus proche, faute de quoi, après l’élection, vous risquez d’être déçu par une autre formation politique.

La Boussole électorale de Radio-Canada peut vous aider à vous situer sur l’échiquier politique, car il est parfois difficile de connaître la position de chacun des partis sur toutes les questions; développé par des universitaires, cet outil interactif vous permet d’exprimer vos convictions, vos priorités et vos valeurs, lesquelles sont ensuite reportées sur une carte en 2D qui vous montrera avec quel parti vous avez le plus d’affinités.

Cet outil m’a été très utile, car je me préoccupe autant des questions économiques que des enjeux sociaux; je n’adhère donc pas nécessairement à toutes les idées d’un même parti. Mon entourage me considère de gauche sur certaines questions et de droite sur d’autres; en fait je ne suis systématiquement ni l’un, ni l’autre et ne suis pas non plus du centre, qui est trop souvent une position de compromis qui ne satisfait personne. D’ailleurs, je suis d’avis que le concept de droite et de gauche est une notion complètement dépassée. La Boussole électorale m’a permis de découvrir de quel parti j’étais globalement le plus proche.

J’espère très sincèrement qu’il en sera de même pour vous; assurez-vous de voter et de le faire en fonction de vos convictions et valeurs fondamentales.

Mise à jour le 28 août 2012

Décidément le vote stratégique est un sujet chaud de l'heure; un groupe formé de bénévoles issus de divers milieux et régions du Québec a même mis sur pied le site Web Votestratégique.com. Je trouve déplorable cette tentative d'influencer le vote, d'autant plus que de tenter de répartir les sièges selon le parti pour chacune des circonscriptions au Québec à partir des résultats des sondages nationaux est un exercice farfelu auquel même les politologues les plus expérimentés refusent de se prêter.

De grâce, laissez de côté ces charlatans, faites la sourde oreille aux appels au vote stratégique, peu importe leur provenance, et votez en fonction de vos valeurs et convictions profondes. Si vous voulez vous situer sur l'échiquier politique, je vous invite à utiliser la Boussole électorale de Radio-Canada. C'est ainsi que la démocratie s'exercera le mieux.