samedi 28 juin 2008

Attentes et déménagement

Ce matin, j’ai eu le plaisir d’être l’invité de l'animateur Louis Lemieux à l'émission « RDI en direct ». À 7h15, lui et moi avons fait un parallèle entre les phénomènes de la consommation et du déménagement. À 8h15, j’ai commenté quelques thèmes de l'actualité, entre autres l’augmentation du prix du pétrole. J'ai en particulier souligné l'impact négatif de cette flambée sur la baisse du prix des maisons de grand prix en banlieue éloignée et le coût accru d'un déménagement. J'ai par ailleurs mentionné un possible impact positif sur l’industrie manufacturière canadienne. Vous pouvez visionner ces entrevues sur le site Web de « RDI en direct ».

J’aimerais revenir sur l’entrevue de 7h15, pendant laquelle j’ai exposé comment une théorie que j’ai mise de l’avant, celle des attentes nous aide comprendre ce que les gens recherchent en déménageant. D’inspiration psychosociologique, la notion d’attente permet une analyse détaillée du comportement humain, entre autres des éléments qui préoccupent les gens dans une prise de décision, par exemple leurs exigences par rapport à l’achat d’un produit… ou les raisons réelles qui motivent un déménagement, sujet de l’entrevue d’aujourd’hui. Cette représentation graphique du concept d’attentes que je désigne sous le vocable « Anneau des attentes » (format PDF), vous permettra d’en mieux comprendre toute la complexité.

Pour chaque catégorie d’attentes, je vais maintenant expliquer certaines des choses qui peuvent pousser les gens à vouloir déménager :

  • Pour disposer d’un logement plus grand après la naissance d’un enfant (attente fonctionnelle).
  • Pour habiter un quartier plus huppé ou une maison plus grosse, donc plus prestigieuse (attentes symboliques).
  • Pour rehausser l’image d’un bon père, ou d’une bonne mère, qui procure un meilleur milieu de vie à sa famille (attente imaginaire).
  • Simplement pour le plaisir de changer de milieu de vie (attente sensorielle).
  • Pour avoir à payer un loyer moins dispendieux (attente financière).
  • Pour se rapprocher d’une personne chère (attente relationnelle).
  • Pour habiter dans un milieu de vie plus sain (attente sociétale).
  • Pour la beauté de l’aménagement urbain d’un quartier ou d’une ville, ou la beauté des paysages dans un milieu plus rural (attente esthétique).
  • Pour habiter une région, une ville, un arrondissement ou un village, dans lequel l’administration locale tient le citoyen particulièrement bien informé (attente informationnelle).
  • Pour satisfaire l’immédiateté dans la satisfaction d’un désir lié à une autre attente ou pour réduire le temps de déplacement entre la maison et le travail (attentes temporelles).

mardi 10 juin 2008

Pétrole et spéculation

Je m’excuse pour mon silence prolongé; j’ai été absorbé par la rédaction de deux chapitres dans des livres collectifs, le lancement de Consommation et luxe en France et la préparation d’un troisième ouvrage, Consommation et technologie, dont la sortie est prévue à l’hiver 2009.

Ce matin, avant d’entreprendre mes autres obligations, la hausse du prix de l’essence à 1,51 $ le litre à Montréal hier m’oblige à écrire cette courte rubrique pour dénoncer avec la plus grande vigueur une pratique financière très répandue, la spéculation. Pour ce faire, je vais citer un passage de Consommation et luxe (p. 51) :

« Ce qu’il faut condamner, c’est l’avarice, la cupidité, la rapacité de quelques-uns, qui se manifestent par une spéculation outrancière. La crise financière que tous les pays ont vécue en août 2007 est attribuable à la spéculation sur des prêts à haut risque consentis par certaines sociétés aux États-Unis. C’est la spéculation qui, directement ou indirectement, est responsable de certaines, je n’ose pas dire toutes, des grandes crises qu’a connues l’humanité et de la mauvaise réputation qu’on a faite au capitalisme : “Plus tard, et plus destructrices pour la réputation du capitalisme aux États-Unis, on a eu la spéculation immobilière visiblement aberrante en Floride, la montée de l’influence corporative et industrielle et, la plus importante, l’explosion du marché boursier de la fin des années 1920. Sont alors survenus le krach de 1929 qui a retenti à travers le monde puis, pendant dix longues années, la grande dépression.” (K. Galbraith, The Economics of Innocent Fraud, Boston, Houghton Mifflin Company, 2004, p. 5 et 6.) » À cette liste de calamités, j’ajoute la crise alimentaire actuelle, vécue par les populations dont l’alimentation repose sur le riz, causée par la spéculation sur cette denrée essentielle.

Je poursuis avec cet autre passage d’un entretien avec Giovanni Calabrese, sur le thème Consommation et luxe, publié par les éditions Liber dans leur dernier bulletin (no 11, mai 2008) :

« La spéculation, la recherche de profits rapides et excessifs, est la plaie des pays dont le système économique et social repose sur le capitalisme. Mais cela n’est pas inéluctable dans un système de libre entreprise. La cupidité n’est pas exclusive au capitalisme — elle se manifeste dans tous les systèmes socioéconomiques —; il peut, en fait, il doit exister sans elle. »

Avec d’autres personnes, je réfléchi actuellement aux actions que les gouvernements les entreprises, les regroupements de consommateurs, le consommateur lui-même et d’autres acteurs pourraient entreprendre pour mettre fin à ce fléau; vraisemblablement en 2010, je publierai dans un livre les résultats de ces réflexions.

Si vous avez des suggestions, vous pouvez me les communiquer soit dans un commentaire sur ce blog, soit dans un message plus personnel en utilisant l’adresse email accessible dans mon profil. Soyez assuré que, si vos idées sont originales, c’est-à-dire qu’elles ne n’ont pas déjà été explorées par le groupe de réflexion, et qu’elles sont jugées dignes d’intérêt, vous serez cité comme en étant l’auteur, si vous le souhaitez évidemment.