dimanche 18 juillet 2010

Entrevue : Consommation et nouvelles technologies

Le 22 décembre 2009, j’ai eu le plaisir d’être interviewé par l'animateur Jean Carette dans le cadre de l'émission « Entretiens » diffusée à Radio Ville-Marie (91,3 FM à Montréal). L'entrevue a porté sur le livre Consommation et nouvelles technologies - Au monde de l'hyper publié en novembre; elle a été diffusée le jeudi 24 décembre à 9h00 et le dimanche 27 à 11h00.

Dans cette entrevue, j’explique comment les technologies ont contribué à la montée des phénomènes d’hyperconsommation et d’hyperendettement et défends la nécessité d’une consommation plus réfléchie.

Cette entrevue d’environ 45 minutes vous donnera une bonne idée de contenu du troisième ouvrage de ma Trilogie sur la consommation. Si vous l’avez manquée ou désirez la réécouter, cliquez sur l'icône ci-dessous.

dimanche 11 juillet 2010

Efficace le lobby du tabac!

Comme promis dans mon billet précédent, publié le 6 juillet, j’ai enquêté sur la nouvelle loi modifiant les dispositions de la Loi canadienne sur le tabac, entrée en vigueur le lundi 5 juillet. J’ai annoncé les résultats de mes recherches dans ma chronique « Consommation », diffusée tous les jeudis à 9 h 50 à Radio Ville-Marie (91,3 FM à Montréal). Pour ceux qui l’auraient manquée, voici ce qui en est.

Dans ce billet du 6 juillet, j’écrivais : « C’est une loi très responsable, en apparence en tout cas, et surtout, qui a le mérite de ne pas être hypocrite. » Ne connaissant pas encore le texte précis de la loi, j’ai alors ajouté la réserve « en apparence »; heureusement pour moi d’ailleurs, puisque ce que j’ai appris par la suite m’a laissé pantois.

Le texte de la nouvelle loi stipule que sont interdits les cigarillos qui : 1. Sont aromatisés, peu importe la saveur (fraise, vanille, vin ou autre); 2. Sont dotés d’un filtre; 3. Pèsent 1,4 g ou moins.

Or il est rapidement apparu que des cigarillos aromatisés étaient vendus dans les commerces dès l’entrée en vigueur de la loi. Ce fut annoncé le jour même en primeur par le journaliste Pierre-Olivier Fortin dans le quotidien Le Soleil et par La Presse canadienne dans Le Devoir.

Vérification faite dans un dépanneur du coin, comme en témoignent les photos ci-dessus et ci-dessous, on vend maintenant non pas des cigarillos, mais des « petits cigares » aromatisés de plus de 1,4 g et dont le filtre a été retiré au profit d’un système de filtrage « naturel », ce qui est naturel étant sans doute meilleur pour la santé.



Je ne vois que deux explications possibles à cette fumisterie.

Ou bien les personnes qui ont rédigé le texte de loi ont agi de bonne foi, croyant éliminer un produit jugé dangereux pour la santé et qui favorise une première utilisation du tabac, en particulier par les jeunes; si tel est le cas, le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ont manqué d’imagination et sous-estimé la capacité d’adaptation de l’industrie du tabac.

Ou bien ces mêmes personnes ont été influencées par un lobby du tabac très efficace qui a, en quelque sorte, « dicté » un texte de loi qui leur permettait de rapidement contourner la loi; si tel est le cas, le moins que l’on puisse dire c’est que ce texte de loi est une hypocrisie destinée à berner le bon peuple.

Laquelle des possibilités que j’évoque est, selon vous, la bonne? S’il existe une autre explication valable, j’aimerais que quelqu’un m’en fasse part.

mardi 6 juillet 2010

L’interdiction visant la publicité sur le tabac : une hypocrisie!

Depuis 1997, le Canada a adopté une Loi sur le tabac qui, entre autres choses, restreint considérablement « la vente, l’étiquetage et la promotion des produits du tabac ».

Bien que je sois non-fumeur et conscient des risques du tabagisme pour la santé, j’ai toujours soutenu que cette restriction était une forme d’hypocrisie. En effet, puisque les dangers liés à l’usage du tabac sont si élevés, pourquoi ne pas simplement en interdire la vente plutôt que de limiter les actions promotionnelles permises? En vérité, nos gouvernements sont trop heureux de percevoir les importantes taxes sur les produits du tabac pour se priver de cette manne; c’est pourquoi on a préféré une action très visible pour la population, mais qui n’a jamais résolu grand-chose.

À leur décharge, il est vrai que d’interdire la vente de tabac ne ferait qu’encourager le marché noir et la contrebande; c’est exactement ce qui est arrivé aux États-Unis de 1920 à 1933 pendant la prohibition visant l’alcool.

Je me réjouis donc des dispositions de la Loi modifiant la Loi sur le tabac, entrée en vigueur le lundi 5 juillet, qui interdit carrément la vente de certains produits, les cigarillos aromatisés entre autres, et la vente à l’unité des petits cigares. C’est une loi très responsable, en apparence en tous cas, et surtout, qui a le mérite de ne pas être hypocrite.

Qu’une autre disposition de cette même loi abroge « l'exception autorisant la publicité sur les produits du tabac dans une publication dont le lectorat est composé d'au moins 85 % d'adultes » n’est somme toute qu’un moindre mal, compte tenu du reste.

Dans les prochains jours, je vais creuser un peu plus tous les aspects de cette nouvelle loi et publierai ce que j'ai trouvé sur ce blog.

dimanche 4 juillet 2010

Interdits les cigarillos aromatisés!

Ces dernières années, les ventes de cigarillos aromatisés aux fruits ont explosé, augmentant de 800% de 2001 à 2007! Belle affaire pour les manufacturiers! La douceur de l’arôme rend-elle un premier essai moins rébarbatif au goût? La saveur de fruit engendre-t-elle une perception de danger moindre pour la santé? Le fait qu’ils soient parfois vendus à l’unité pour aussi peu qu’un dollar fait aussi tomber une barrière économique à l'usage. Quoiqu’il en soi, ces cigarillos sont semble-t-il un incitatif à une première utilisation du tabac.

À compter du lundi 5 juillet, la vente de ce type de produit du tabac sera interdite. Je crois que c’est une bonne chose pour réduire le nombre de nouveaux fumeurs, compte tenu des dangers documentés du tabac pour la santé. Cependant, je rejette l’argument de certains à l’effet que la nouvelle loi protégera les jeunes qui sont, semble-t-il, friands de ces cigarillos : « 40 % des élèves de la 10e à la 12e année ont fumé de petits cigares ».

Je ne vois pas bien ce que cette nouvelle loi changera dans leur cas particulier. La vente de produits du tabac n’est-elle pas déjà interdite aux moins de 18 ans? Curieux de savoir comment les jeunes de l’école secondaire se procurent des produits du tabac, j’ai demandé à une directeur d’école maintenant retraité. Devinez qui leur procure de quoi satisfaire leur envie de fumer? Je vous le donne en mille : LES PARENTS!

Par ailleurs, personne ne semble tenir compte du marché noir dont personne ne veut parler, mais que tout le monde connaît, nos politiciens les premiers. La nouvelle loi ne va-t-elle pas être une manne pour eux?

J’ai une dernière question : va-t-on également interdire la vente des petits cigares Old Port, parfumés au rhum et au vin, qui existent depuis plus de quarante ans?

Le journaliste Francis Labbé a réalisé un reportage sur cette question dans le cadre duquel j’ai eu le plaisir d’être interviewé; il sera diffusé à la Première Chaîne Radio (95,1 FM), à la télévision de Radio-Canada et à RDI le lundi 5 juillet.

Je vous invite à commenter mes propos du billet et du reportage.