lundi 13 octobre 2008

Liste nationale de numéros de télécommunication exclus

Si, comme bon nombre de personnes, vous êtes exaspéré par les appels de télémarketing non sollicités, une solution s’offre désormais à vous. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a mis sur pied une liste nationale de numéros de télécommunication exclus (LNNTE).

Depuis le 30 septembre, vous pouvez y inscrire tous vos numéros de téléphone d’appareil cellulaire, de résidence, de télécopieur ou du service VoIP directement sur le site Web de la LNNTE. Votre inscription est valide pour trois ans, après quoi vous devrez vous réinscrire.

vendredi 10 octobre 2008

La publicité sexiste

Hier, jeudi 9 octobre, j’ai eu le plaisir d’intervenir à l’émission Maisonneuve en direct ; le thème de l’émission était Guerre à la publicité sexiste.

Voici ma définition de ce type de communication :

« La publicité sexiste, c’est l’utilisation d’images ou de messages comportant des connotations de nature sexuelle inappropriées par leur forme ou leur contenu, ou encore pour le produit annoncé. »

Il est important de distinguer deux formes principales de connotations sexuelles : certaines évoquent une certaine sensualité d’autres carrément l’érotisme. Je m’explique.

En 1963, l’agence Publicis à Paris a conçu une publicité pour le fabricant de soutiens-gorge Rosy; intitulée « La femme à la rose », sa sensualité élégante et son classicisme l’ont fait passer aux annales du monde publicitaire. Voici comment Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis, la décrit : « Une femme nue, mais les bras sur la poitrine — on ne voit même pas la naissance de la gorge — et tenant dans le creux de son coude une rose épanouie » (M. Bleustein-Blanchet, La rage de convaincre, Paris, Robert Laffont, 1970, p. 286-287).

Je considère cette publicité tout à fait appropriée pour vendre un soutien-gorge; mon opinion serait différente si elle visait à vendre une voiture. Par ailleurs, plutôt que d’exploiter un érotisme vulgaire, elle présente au contraire un idéal de beauté et de sensualité.

Comme je l’écris dans Consommation et image de soi, Dis-moi ce que tu achètes…,

« c’est tout le contraire des publicités érotiques, voire lascives, utilisées par certaines entreprises. Il me semble que, si une entreprise a si peu à dire de positif sur ces produits qu’elle doit avoir recours à ce genre d’attrait pour les vendre, elle devrait soit recruter de meilleurs communicateurs, soit concevoir de nouveaux produits. »

Interrogé par Monsieur Maisonneuve quant à mon opinion des efforts de la Coalition nationale contre les publicités sexistes, j’ai répondu que je n’étais pas trop en faveur des chasses aux sorcières. Cette réponse ne doit d’aucune façon être interprétée comme un manque de sensibilité de ma part à l’égard de cette problématique; c’est tout simplement que je ne crois pas à l’efficacité de ces efforts.

Cette problématique est très ancienne et des efforts en ce sens ne datent pas d’hier… mais ils ont toujours été vains. Voyez-vous, le problème n’est pas de nature publicitaire, mais sociétale; ce sont les valeurs et les comportements de nos sociétés qui sont à revoir, la publicité n’étant que le reflet de ce que nous sommes devenus.

Comme professeur, je côtoie évidemment beaucoup de jeunes; j’ai parfois eu dans mes classes des jeunes filles dont la tenue aurait été plus appropriée dans l’intimité de leur chambre à coucher que dans un lieu public. Que dire également des fillettes même pas encore pubères que leurs parents laissent s’affubler de vêtements et d’accessoires qui les font ressembler à Britney Spears et Christina Aguilera?

Sur cette question, je vous suggère la lecture de l’article L’hypersexualisation : pas juste une mode. Je me rappelle également avoir lu un dossier sur ce sujet dans le quotidien La Presse, mais n’en retrouve pas la référence pour l’instant.

jeudi 2 octobre 2008

Consommation de produits financiers : prudence!

Je précise tout de suite que ce qui suit s’applique strictement à des placements boursiers; selon les experts, les banques canadiennes sont solides et les sommes investies dans des obligations, des comptes de banque, des certificats de placement garanti et d’autres outils analogues sont sans danger. Si vous n’êtes pas certain de la nature de vos investissements, consultez votre institution ou votre conseiller financier.

L’achat de produits financiers est une forme de consommation; aujourd'hui, compte tenu de l’évolution récente des marchés financiers j’ai voulu partager avec vous le fruit de mon expérience avec ces produits.

Malgré mes connaissances en économie, en finance et en investissement, je ne prétends nullement être un expert financier. Toutefois, ma carrière en entreprise m’a appris à exercer la plus grande prudence dans la gestion des sommes placées sous ma responsabilité. Mon principe de gouvernance a toujours été très simple : « Gérer les avoirs de mon employeur aussi prudemment, voire davantage, que s’ils étaient les miens. » Et je prends grand soin de nos avoirs.

Remontons un peu dans le temps. Déjà, à la fin août 2008, les bourses mondiales avaient connu un recul substantiel; ce signal et d’autres avant lui, était une invitation très claire à vendre les investissements boursiers sur lesquels un profit intéressant avait déjà été réalisé. Pourtant, la plupart des investisseurs, moi le premier, ont ignoré cet avertissement, anesthésiés par les gains importants réalisés, entre autres de 2004 jusqu’à la crise déclenchée par les hypothèques « subprime » à l’été 2007. Nous étions tous persuadés de la nature passagère de la crise et confiants dans une éventuelle reprise, à court sinon à moyen terme : c’était une erreur!

Pire encore, entre le 15 et le 29 septembre, un lundi aussi « noir » que le 19 octobre 1987, les marchés ont alterné entre des reculs et des gains; la plupart d’entre nous n’ont toujours pas envisagé de protéger nos arrières. Pourtant, les principes d’investissement les plus élémentaires conseillent de vendre un placement boursier après avoir engrangé un profit intéressant, que plusieurs fixent arbitrairement à 20-25 %.

Pendant cette période, je vous avoue cependant avoir suivi l’évolution des nos placements sur une base journalière et imaginé une stratégie de retrait permettant de protéger le capital investi à l’origine, plus un rendement annuel minimum net que j’ai alors fixé à 3 %. Notre conseiller financier, avec qui j’ai bien sûr discuté cette stratégie, m’en a d’ailleurs confirmé le bien-fondé, pour nous en tout cas.

Le vendredi 26 septembre, j’ai longuement hésité à mettre en œuvre ma stratégie… pour finalement décider d’attendre encore un peu; rassuré par les propos optimistes des dirigeants américains quant à l’approbation par le Congrès, puis par le Sénat, du plan de sauvetage proposé, j’avais encore une fois l’illusion que la reprise était imminente. Je trouvais également vraiment dommage de sacrifier les énormes profits réalisés… sur papier.

J’ai ensuite regretté cette décision tout le week-end; le dimanche, j’ai pris la décision que, quel que soit le vote du Congrès américain et quoi qu’il se passe sur les marchés financiers le lendemain, je liquidais tous nos investissements boursiers, en l’occurrence des fonds communs de placement plutôt conservateurs. C’est ce que j’ai fait.

Bien évidemment, avec la chute brutale des bourses, 840 points pour le S&P/TSF à Toronto et 777 points pour le Dow Jones à New York, notre portefeuille de placements a encore reculé de 5,2 % cette seule journée. Je suis persuadé que ce fut quand même la bonne décision.

Malgré l’énorme perte, virtuelle puisque nos gains n’étaient que sur papier, nous avons réussi à préserver le capital investi, l’objectif principal; l’analyse du rendement nous a par la suite révélé que nous avions même réalisé un gain annuel moyen de 6,2 % entre le 31 mars 2003 et le 29 septembre 2008.

Depuis la débâcle de lundi dernier, les marchés ont évolué à la hausse de façon substantielle mardi, puis faiblement à la baisse mercredi; le jeudi 2 octobre à 13 h 25, au moment où j’écris ces lignes, malgré que le Sénat américain ait approuvé un plan de sauvetage modifié, le S&P/TSF est en baisse de 665 points et le Dow Jones de 301 points.

Les marchés remonteront peut-être plus tard aujourd'hui, ou demain, et évolueront en dent scie pendant un temps que personne ne peut estimer pour l'instant. Ils pourraient même s'écrouler sans crier gare. Un contexte aussi volatile invite à la plus grande prudence, en particulier les petits investisseurs.

Je vous invite donc instamment à faire une analyse détaillée de vos placements en ce qui a trait à leur nature, leur rendement jusqu’à ce jour et au capital investi. Si, malgré toutes les pertes cumulées jusqu’à ce jour, vous avez réalisé un profit, peut-être est-il temps de l’encaisser? Si vous ne réalisez plus de profit, mais n’avez encore subi aucune perte, peut-être est-il temps de préserver au moins votre capital investi? Finalement, si vous avez subi des pertes, peut-être est-il temps de les limiter?

La plupart des conseillers financiers seront en désaccord avec moi et conseilleront plutôt de ne PAS vendre dans une période comme celle que nous vivons actuellement. Mais, c’est VOTRE argent, vous l’avez durement gagné; à vous de décider ce que vous voulez en faire.

Analysez votre portefeuille et les perspectives des marchés, évaluez votre tolérance au risque, consultez un conseiller financier prudent et expérimenté… puis prenez votre décision. Je n’ai fait que vous dire ce que MOI j’ai décidé.

Lisez également « Un record : les Canadiens ont retiré 4,6 G$ de leurs fonds communs ».