samedi 27 décembre 2008

La consommation responsable

Hier, lors de mon passage à l’émission RDI en direct week-end, un des thèmes abordés est celui de « consommation responsable ». Notons tout d’abord que je privilégie l’expression « consommation réfléchie », justement parce que ce type de comportement vis-à-vis de l’achat suppose une réflexion de la part du consommateur.

La consommation est une activité agréable, voire hédoniste, une source de plaisirs de toutes sortes : plaisirs des sens, construction d’une image de soi flatteuse et satisfaction des envies, pour ne mentionner que ceux-ci. Chaque jour, nous sommes inlassablement sollicités par des messages publicitaires ou promotionnels dans les journaux, à la télévision, à la radio, sur internet et j’en passe.

Être un consommateur réfléchi, ce n’est ni cesser d’acheter, ni devenir adepte de la simplicité volontaire. Être un consommateur réfléchi, c’est :

  • D’abord et avant tout savoir résister aux envies issues de la nature humaine qui fait que l’on désire toujours quelque chose, exacerbées par la publicité.
  • Ajouter un élément de rationalité dans des décisions qui sont par nature émotives.
  • Éviter les achats impulsifs.
  • S’abstenir de s’endetter pour satisfaire nos désirs et nos caprices.
  • Épargner pour acheter un bien qui nous fait envie lorsque les liquidités nous font défaut.
En somme, consommer de façon réfléchie, c’est cultiver la maîtrise de ses pulsions, une vertu que les parents doivent en principe enseigner à leurs enfants, tout comme de saines habitudes d’épargne d’ailleurs. Manifestement, ou bien plusieurs ont manqué à ce devoir, ou bien ces enseignements ont été relégués aux oubliettes.

mercredi 24 décembre 2008

Le Boxing Day à RDI en direct week-end

Le matin du 26 décembre, de 8h30 à 10h30, je serai l’invité de l’animateur Louis Lemieux à l’émission RDI en direct week-end. L’émission est également diffusée sur internet, en direct ou en différé.

mardi 16 décembre 2008

Québécois : Consommez moins et donnez davantage!

Le 18 décembre 2007, j’écrivais dans une chronique au sujet des dons de charité effectués en 2006 par les Québécois : « Or, les plus récentes statistiques publiées ce matin par l’Institut Fraser démontrent que les Québécois sont parmi ceux qui sont les moins généreux envers les plus démunis. »

Aujourd’hui, je dois malheureusement faire un constat similaire pour l’année 2007. Des données de Statistiques Canada démontrent que, des tous les citoyens des 13 provinces et territoires canadiens, les Québécois ont encore une fois le triste privilège d’être bons derniers à ce chapitre.

La journaliste Catherine Hanfield, a d’ailleurs récemment publié un article sur ce sujet dans le quotidien La Presse. Plusieurs intervenants qu’elle a interrogés tentent tant bien que mal de relativiser cette piètre performance; je m’incline devant sa rigueur journalistique, mais refuse d’entériner les tristes excuses que formulent ces experts pour expliquer le manque de générosité des Québécois.

Avec un don médian de 130 $, les Québécois font piètre figure, quant on pense que ce montant représente à peu près 50 % du don médian des personnes du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest où le revenu moyen est assurément moins élevé qu’au Québec. Une seule raison de se réjouir : de 2006 à 2007, le total des dons de charité a augmenté de 4,5 %.

Les Québécois seraient-ils radins, une tare héritée de Séraphin Poudrier? Si on exclut les personnes dites pauvres, tout le monde est capable, sans se priver, de donner 1 % de son revenu brut. Si on en croît certains experts, les Québécois entendent dépenser autant qu’en 2007 pendant la période des Fêtes. Vous savez que je suis sceptique quant à ces prédictions, mais, qu’elles s’avèrent vrai ou non, je me permets de dire ceci : « Consommez moins et donnez davantage! »

Par conséquent, ayant le privilège de me compter au nombre des « Amis de Louis », c’est avec empressement que j’incite mes concitoyens à visiter cette page Web du magazine L’Itinéraire et à faire preuve de générosité.

mardi 9 décembre 2008

Le produit intérieur brut et la consommation

Dans ma chronique du 2 décembre, La crise économique et le consommateur, je dis que le consommateur québécois manifeste, pour l’instant, une sorte de déni à l’égard de la crise économique. Ce phénomène s’explique facilement si on considère que l’économie du Québec est beaucoup moins liée au secteur automobile que ne l’est notre voisine, l’Ontario.
Les mises à pied massives liées au ralentissement de l’industrie automobile n’ont pas eu lieu au Québec. Cela dit, le Québec n’est pas immunisé contre la récession économique qui frappe à l’échelle mondiale et des mises à pied importantes auront probablement lieu parce que les achats de nos partenaires internationaux vont immanquablement diminuer.
Certains se réjouissent de voir le consommateur québécois continuer à dépenser contre vents et marées; je ne suis pas de ceux-là. Bien sûr, à très court terme, les ventes au détail pourront stimuler l’activité économique et garnir les coffres des détaillants, mais c’est faire preuve d’un manque de vision de s’en réjouir, car le choc qui s’ensuivra n’en sera que plus important.
D’une part, si le consommateur québécois ne réduit pas tout de suite sa consommation, comme celui des autres provinces canadiennes et des états du pays voisin, c’est qu’il continue à ne pas épargner, voire à s’endetter encore davantage; dans les deux cas, les conséquences sont désastreuses et on assistera tôt ou tard à un ralentissement de la consommation. Plus ce ralentissement se fera tardivement, plus il sera brutal.
D’autre part, les économies des pays industrialisés sont beaucoup trop dépendantes de la consommation : « Déjà depuis plusieurs années, le moteur même de la croissance économique américaine n’était déjà plus la production, mais bien la consommation. En d’autres termes, déjà en 2001 et encore plus depuis, la croissance économique des Américains (et dans une moindre mesure des Canadiens) carburait à la consommation. De 59 % du produit intérieur brut qu’elle représentait au début des années 80, la consommation des ménages américains est passée à 71% en 2007 (62% au Canada) » (J. Nantel, « Dans l’œil du cyclone », La Presse, 3 octobre 2008, p. A21).
Il est aisé de comprendre pourquoi une économie fondée davantage sur la production est préférable. L’impact de la vente de simulateurs à une entreprise étrangère par CAE, d’un train à grande vitesse à un gouvernement étranger par Bombardier Transport, d’avions à une compagnie aérienne étrangère par Bombardier Aéronautique, de composantes d’aluminium à un fabricant étranger par Rio Tinto Alcan ou d’un contrat de construction à un gouvernement étranger par SNC-Lavalin a un effet beaucoup plus positif sur l’économie canadienne et québécoise que les ventes au détail à des consommateurs d’ici; ces activités économiques créent de la richesse chez nous en plus de faire entrer des devises.
Le contexte actuel est donc particulièrement favorable pour le Québec, car la plupart des pays industrialisés initient d’ambitieux programmes de développement des infrastructures; comme je viens de le démontrer, plusieurs de nos entreprises sont admirablement bien positionnées pour satisfaire cette demande au Québec, ailleurs au Canada ou à l’étranger.
Certains me diront qu’en préconisant un ralentissement de la consommation je veux mettre le Québec en récession. Bien au contraire, je veux éviter au Québec un choc encore pire en réduisant dès maintenant notre consommation pour éviter de l’arrêter brutalement en 2009. Nous devons consommer de façon plus réfléchie, faire en sorte que notre économie repose moins sur la consommation et davantage sur la production!

mardi 2 décembre 2008

La crise économique et le consommateur

Un peu partout sur la planète, une vaste majorité de personnes ont réduit leurs dépenses de consommation discrétionnaire, tant en ce qui a trait aux produits de consommation courante, tels les vêtements, que pour les achats plus importants tels les appareils électroménagers, un véhicule ou une maison. Comme le rapporte un article du Washington Post, c’est ce qui fait dire à l’économiste Peter Morici de l’Université du Maryland que « Ce que les consommateurs ne dépensent pas en essence, ils ne l’utilisent pas dans un centre commercial ».

On aurait pu en effet croire que la réduction importante du prix des carburants aurait pu se traduire par une réallocation des sommes ainsi épargnées en dépenses de consommation discrétionnaire. Cependant, rappelons-nous que l’augmentation démesurée du prix des carburants a obligé plusieurs consommateurs à couper dans des dépenses courantes, la nourriture par exemple; il est vraisemblable que l’argent qu’ils épargnent maintenant sur les carburants soit d’abord alloué à une forme de récupération pour des dépenses essentielles avant de servir à la consommation discrétionnaire.

Dans la plupart des régions du Canada et des États-Unis, la consommation est en panne. Ainsi, un mini sondage quotidien réalisé par le Globe and Mail dans la dernière semaine de novembre révèle que les gens prévoient réduire leurs dépenses de Noël. Bien que l’échantillon n’ait pas été sélectionné selon les règles de l’art, l’étude compte quand même 13 160 personnes. Parmi celles-ci, 68 % prévoient réduire leurs dépenses; ce résultat corrobore ce que l’on peut actuellement observer dans les magasins.

Aux États-Unis, le « Black Friday », jour où les détaillants passent traditionnellement des pertes (en rouge) aux profits (en noir), a été décevant. Un article du Washington Post rapporte que les consommateurs ne vont au magasin que pour acheter les articles en grande solde.

Les choses seraient PEUT-ÊTRE différentes au Québec… POUR L’INSTANT. En effet, si l’on en croît un sondage dévoilé le 12 novembre, réalisé par Altus Géocom pour le compte du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), 64 % des Québécois affirment qu’ils dépenseront autant « que l’an dernier pour leurs achats du temps des Fêtes »; 7 % de nos concitoyens ont même l’intention de dépenser davantage. Pour ma part, la BONNE nouvelle dans tout ça c’est que ces pourcentages sont tout de même en diminution par rapport à 2007 alors qu’ils étaient respectivement de 69 % et 12 %. Il n’y aurait 29 % d’entre nous, quand même 10 % de plus qu’en 2007, à vouloir réduire leur consommation du temps des Fêtes; je fais partie de ceux-là.

Ce déni d’un grand nombre de Québécois devant la crise m’a été confirmé lors de mon passage à l’émission Christiane Charrette le 25 novembre. J’étais sidéré d’entendre des auditeurs affirmer que la crise économique et financière était amplifiée par les médias pour « faire peur aux gens ». Je me demandais sur quelle planète j’étais. Si les personnes qui ont téléphoné sont représentatives de la population québécoise, ceci pourrait expliquer, en partie du moins, les résultats du sondage du CQCD.

Ces réactions sont plutôt surprenantes, quand on considère ce qui se passe ailleurs au Canada et aux États-Unis.