mardi 2 décembre 2008

La crise économique et le consommateur

Un peu partout sur la planète, une vaste majorité de personnes ont réduit leurs dépenses de consommation discrétionnaire, tant en ce qui a trait aux produits de consommation courante, tels les vêtements, que pour les achats plus importants tels les appareils électroménagers, un véhicule ou une maison. Comme le rapporte un article du Washington Post, c’est ce qui fait dire à l’économiste Peter Morici de l’Université du Maryland que « Ce que les consommateurs ne dépensent pas en essence, ils ne l’utilisent pas dans un centre commercial ».

On aurait pu en effet croire que la réduction importante du prix des carburants aurait pu se traduire par une réallocation des sommes ainsi épargnées en dépenses de consommation discrétionnaire. Cependant, rappelons-nous que l’augmentation démesurée du prix des carburants a obligé plusieurs consommateurs à couper dans des dépenses courantes, la nourriture par exemple; il est vraisemblable que l’argent qu’ils épargnent maintenant sur les carburants soit d’abord alloué à une forme de récupération pour des dépenses essentielles avant de servir à la consommation discrétionnaire.

Dans la plupart des régions du Canada et des États-Unis, la consommation est en panne. Ainsi, un mini sondage quotidien réalisé par le Globe and Mail dans la dernière semaine de novembre révèle que les gens prévoient réduire leurs dépenses de Noël. Bien que l’échantillon n’ait pas été sélectionné selon les règles de l’art, l’étude compte quand même 13 160 personnes. Parmi celles-ci, 68 % prévoient réduire leurs dépenses; ce résultat corrobore ce que l’on peut actuellement observer dans les magasins.

Aux États-Unis, le « Black Friday », jour où les détaillants passent traditionnellement des pertes (en rouge) aux profits (en noir), a été décevant. Un article du Washington Post rapporte que les consommateurs ne vont au magasin que pour acheter les articles en grande solde.

Les choses seraient PEUT-ÊTRE différentes au Québec… POUR L’INSTANT. En effet, si l’on en croît un sondage dévoilé le 12 novembre, réalisé par Altus Géocom pour le compte du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), 64 % des Québécois affirment qu’ils dépenseront autant « que l’an dernier pour leurs achats du temps des Fêtes »; 7 % de nos concitoyens ont même l’intention de dépenser davantage. Pour ma part, la BONNE nouvelle dans tout ça c’est que ces pourcentages sont tout de même en diminution par rapport à 2007 alors qu’ils étaient respectivement de 69 % et 12 %. Il n’y aurait 29 % d’entre nous, quand même 10 % de plus qu’en 2007, à vouloir réduire leur consommation du temps des Fêtes; je fais partie de ceux-là.

Ce déni d’un grand nombre de Québécois devant la crise m’a été confirmé lors de mon passage à l’émission Christiane Charrette le 25 novembre. J’étais sidéré d’entendre des auditeurs affirmer que la crise économique et financière était amplifiée par les médias pour « faire peur aux gens ». Je me demandais sur quelle planète j’étais. Si les personnes qui ont téléphoné sont représentatives de la population québécoise, ceci pourrait expliquer, en partie du moins, les résultats du sondage du CQCD.

Ces réactions sont plutôt surprenantes, quand on considère ce qui se passe ailleurs au Canada et aux États-Unis.

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