Depuis plusieurs années, je mets les gens en garde contre les méfaits de l’hyperconsommation; chez bien des personnes, la vie de tous les jours est centrée sur l’achat de biens et services de plus en plus luxueux, avant tout pour se faire plaisir, une satisfaction bien éphémère. L’évanescence du contentement que procure la consommation est d’ailleurs ce qui a permis à la consommation excessive de prendre naissance.
Aussitôt acheté, le nouvel objet s’intègre aux possessions existantes et le plaisir de le posséder s’estompe; très rapidement un nouveau désir fera surface, exacerbé par la publicité omniprésente. Abraham Maslow l’a bien dit : « L’être humain désire toujours quelque chose ». En outre, lorsqu’un nouvel objet est convoité, il est invariablement un peu plus luxueux que celui qu’il remplace, car les caractéristiques de ce dernier sont désormais acquises, elles ne procurent plus le plaisir attendu. C’est ce que j’appelle l’inflation de la consommation.
Pour alimenter ce flot intarissable de consommation, les gens doivent soit puiser dans leurs revenus ou leurs économies, soit s’endetter. Les gens très riches, ceux-là mêmes que la classe moyenne veut émuler, peuvent plus facilement satisfaire leurs envies sans s’endetter, et encore; le phénomène d’inflation de la consommation joue chez eux également.
Quant à la classe moyenne, principal moteur de la consommation et clientèle essentielle aux banques, une étude récente de Léger Marketing démontre qu’elle s’appauvrit, pire qu’elle s’endette de plus en plus. Dans un rapport de Statistique Canada du 15 septembre 2008, on peut lire : « Pour chaque dollar de valeur nette, les ménages avaient une dette de 19,6 cents et, pour chaque dollar de revenu personnel disponible, ils avaient une dette de 1,25 $. » Et la situation est pire aux États-Unis. C’est justement ce qui a provoqué la crise financière mondiale que nous vivons actuellement.
Afin d’alimenter leur soif de consommation, les gens ont emprunté sur la plus value de leur résidence, à des taux d’intérêt souvent excessifs et sans que le prêteur vérifie la capacité de rembourser de l’emprunteur. On comprend aisément que l’équilibre budgétaire est alors fragile; il peut être compromis par le moindre pépin, maladie, perte d’emploi, etc., provoquant une diminution même légère du flot de revenus, ou par l’inflation du prix d’une denrée essentielle, l’essence par exemple. C’est ce qui s’est produit aux États-Unis.
En 2007, bien des personnes ont été incapables de faire face aux obligations financières, en particulier au remboursement des emprunts immobiliers contractés, les tristement célèbres hypothèques « subprime », ou à risque. Ce défaut de paiement, multiplié à des millions d’exemplaires, a mis à mal plusieurs institutions financières américaines. Incapables de récupérer les sommes prêtées, elles ont été à leur tour incapables de rembourser leurs créanciers, encore moins de garantir l’argent de leurs déposants, engendrant par conséquent une ruée de ces derniers sur les guichets pour retirer les économies investies avant que la caisse soit vide. Ceci a engendré une crise de liquidité et l’effet « domino » a fait le reste.
D’autres facteurs ont bien évidemment aggravé la crise, les emprunts de plusieurs investisseurs pour créer un effet de levier et la spéculation par exemple, mais c’est un sujet sur lequel je ne m’étendrai pas aujourd’hui; mon objectif était de démontrer le lien entre l’hyperconsommation et la crise financière mondiale… ce qui est fait.
2 commentaires:
Bonjour,
Je viens de lire votre article qui permet de faire réfléchir, de voir plus précisément "l'hyperconsommation". Mais je n'ai pas très compris votre définition sur l'inflation de la consommation. Pourriez-vous me donner une définition de l'inflation de la consommation s'il vous plait.
Je vous remercie d'avance.
bonjour,
je suis finaliste à l'université de Kinshasa en République Démocratique du Congo. je n'ai pas encore eu l'occasion de lire votre livre mais votre présentation du lien existant entre la crise et l'hyperconsommation m'a profondément émus parce que c'est un problème qui devrait suscité un regain d’intérêt de la part des nation du monde, mais je suis sidéré que sa ne soit le cas parce que en observant la contagions dû au effet de la mondialisation l'hyperconsommation créera une crise sans précédente dans les pays développé et qui sera plus forte dans les pays en voie de développement.
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