vendredi 27 avril 2007

Kyoto et la consommation

Depuis quelques semaines, nous avons droit aux professions de foi de citoyens, de politiciens et de journalistes, envers le dogme qu’est devenu le protocole de Kyoto. La main sur le cœur, chacun vient proclamer son soutien indéfectible aux normes de cet accord. Il a beaucoup de tartuferie dans tout ça.

Il est bien connu que plusieurs groupes de pression, encouragés par des politiciens dont on peut douter de la bonne foi, ont réussi à créer, avec la complicité de quelques journalistes, une psychose autour de cette question; un sondage du Globe and Mail révèle que plus de 60 % des canadiens souhaitent voir les objectifs Kyoto respectés.

Les changements environnementaux entraînés par l’activité humaine sont très préoccupants; il est indispensable de prendre des mesures pour contrôler les émissions polluantes. Puisque tel est le cas, pourquoi donc rien n’a-t-il été fait depuis 10 ans? Que je sache, le gouvernement de Monsieur Harper n’était pas au pouvoir en 1998, ni en 2000, ni en 2004… Il me semble bien que plusieurs personnes qui hurlent aujourd’hui n’aient rien fait pour assurer l’atteinte des objectifs lorsqu’elles avaient le pouvoir de le faire.

Tous ces citoyens hautement vertueux, prétendument préoccupés par l’environnement, sont-ils vraiment disposés à faire un effort pour changer leurs habitudes et réduire leur consommation? La société de consommation, c’est nous qui l’avons créée et nous en sommes tous complices; personne ne nous oblige à consommer autant et aussi mal. Peut-on ignorer que pour consommer il faut produire et que cette production entraîne des émissions polluantes?

Je croirai que les gens veulent vraiment réduire celles-ci quand je les verrai consommer moins et mieux. Acheter des voitures plus petites, ne plus les laver en laissant l’eau ruisseler pendant une heure tous les samedis, ne plus laisser tourner le moteur pendant dix minutes, souvent plus, l’hiver pour ne pas monter dans un véhicule froid, ne plus chauffer leurs maisons à l’excès l’hiver et les climatiser exagérément l’été, etc.

Pour la première fois, nous avons un plan et il est réaliste. Bien sûr, on peut reprocher au ministre Baird de ne pas respecter la lettre du protocole de Kyoto; son plan est néanmoins crédible et pragmatique. Mon expérience des affaires m’a appris qu’il vaut mieux fixer des objectifs moins élevés et les atteindre plutôt que d’avoir une cible trop ambitieuse et de la rater. Si les partis d’opposition pensent pouvoir faire mieux qu’ils renversent le gouvernement actuel, puisqu’il est minoritaire, qu’ils se fassent élire, qu’ils en proposent un meilleur et surtout que celui-ci soit autre chose qu’un programme électoral théorique, en d’autres mots un vœu pieux!

J’ai bien d’autres points à développer; je les garde pour une prochaine chronique. Pour l’instant, j’aimerais connaître votre opinion sur ces différentes questions.

Dans quelle mesure êtes-vous préoccupé par les changements environnementaux?

Les objectifs de Kyoto sont-ils atteignables?

Êtes-vous disposé à modifier vos habitudes de consommation pour réduire les émissions polluantes?

Êtes-vous prêt à payer plus cher pour un produit si l'entreprise qui le manufacture utilise des processus plus coûteux, mais moins polluants?

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