mardi 9 août 2011

La panique boursière : une crise fabriquée

Depuis leur sommet atteint au printemps 2011, toutes les bourses mondiales sont en déclin, une baisse qui s’est brusquement accélérée hier après la décote de la note de la dette américaine par l’agence de notation Moody’s.

Cette décote, que j’ai peine à m’expliquer d’ailleurs, n’est qu’un prétexte; à elle seule, elle ne justifie d’aucune façon la débâcle des marchés financiers. Cette débandade est artificielle, car rien de fondamental n’a changé dans les économies mondiales depuis le printemps 2011.

L’Europe est bien équipée pour faire face à la crise de la dette que vivent certains pays; à preuve, l’euro continue d’être une monnaie forte. Les États-Unis, commencent à créer des emplois, comme le démontrent les récentes statistiques, ce qui ne manquera pas de relancer la consommation en définitive, ne serait-ce qu’en recréant un climat de confiance. Quant à la dette américaine, elle pourrait très facilement être éliminée par l’imposition d’une simple taxe à valeur ajoutée de 2 ou 3 %, telle la TPS au Canada. Le Canada, quant à lui, est en excellente position, ayant assaini ses finances publiques depuis un bon moment déjà et le gouvernement Harper s’appliquant à réduire encore davantage les dépenses publiques..

Quant aux places boursières elles-mêmes, un grand nombre d’entreprises, technologiques entre autres, présentent des résultats financiers qui dépassent les attentes des marchés.

La crise actuelle est donc artificielle.

Cette crise est alimentée en tout premier lieu par les spéculateurs qui jouent les marchés à la baisse. Je ne suis pas seul à le dire. Michel Girard, un excellent chroniqueur financier au quotidien La Presse a écrit ce matin : « Par ailleurs, j'aimerais vous signaler que des spéculateurs font présentement fortune en misant carrément sur la chute des Bourses, soit en détenant des parts des hedge funds spécialisés en baisse de marché, soit en vendant à découvert des blocs d'actions, soit en achetant tout simplement des options de vente sur des actions ou sur des indices boursiers. » Les réactions émotives des investisseurs font le reste.

La spéculation est la plaie de notre système économique et je souhaiterais voir les gouvernements mondiaux adopter des mesures fermes concertées pour y mettre un frein.

Mon conseil aujourd’hui à touts les petits investisseurs inquiets : ne cédez pas à la panique, car il n’y a pas de raison de paniquer. La panique ne fera qu’alimenter la crise et profiter encore plus aux spéculateurs. Les rendements historiques de la bourse démontrent que les investisseurs qui gardent leur calme dans de telles situations en sortent gagnants. Si vos placements sont faits dans une perspective à long terme, par exemple un REER que vous ne prévoyez pas utiliser avant une dizaine d’années, faites comme moi et ne regardez même pas les fluctuations quotidiennes actuelles.

Si par contre vous avez des placements dont vous prévoyez avoir besoin dans un horizon d’un à trois ans, je vous conseille de les retirer des marchés boursiers, car votre perte en capital ne devrait en principe pas être trop élevée jusqu’à présent; vous pourrez ensuite les placer dans des véhicules financiers plus sécuritaires, en consultation avec votre conseiller financier.

Merci de commenter.

2 commentaires:

MoiCLouLou a dit...

Merci Benoit pour cet excellent billet. Merci de nous éclairer et nous aider à ne pas fléchir devant la panique générale. Louise

Benoit Duguay a dit...

Merci pour ce commentaire aimable et judicieux Louise. Bonne journée!