vendredi 12 août 2011

Des mesures pour contrer la spéculation

Ceux qui me connaissent savent à quel point je honnis la spéculation; cette pratique est déstabilisante, voire destructrice, pour les marchés financiers et donc nuisible à l’économie de tous les pays.

C’est d’ailleurs pourquoi j’écrivais mardi : « La spéculation est la plaie de notre système économique et je souhaiterais voir les gouvernements mondiaux adopter des mesures fermes concertées pour y mettre un frein. »

Ce matin, je me réjouis de voir que les dirigeants de plusieurs pays européens ont enfin compris les dangers que font courir les pratiques spéculatives à leurs économies :

« Les autorités de régulation des marchés de la France, de l'Italie, de l'Espagne et de la Belgique ont décidé de manière concertée de lutter contre les “fausses rumeurs” qui déstabilisent les marchés. Dans un communiqué publié jeudi soir, l'ESMA, l'Autorité de régulation financière européenne, annonce jeudi que les ventes à découvert seront restreintes à partir de vendredi 12 août.

Les ventes à découvert sont un mécanisme spéculatif qui consiste à emprunter un actif dont on pense que le prix va baisser et à le vendre, avec l'espoir d'empocher une forte différence au moment où il faudra le racheter pour le rendre au prêteur. Cette pratique est accusée de précipiter la chute des actions les plus fragiles et d'aggraver l'instabilité sur les marchés financiers.
»

Il n’en a pas fallu davantage pour voir les bourses européennes repartir à la hausse en matinée aujourd’hui (vendredi), après avoir ouvert en baisse.

Qu'est-ce que les autorités financières du Canada, des États-Unis, de tous les autres pays en fait attendent pour faire de même? Une action mondiale concertée est absolument essentielle si on veut un jour éradiquer la spéculation. De simplement la limiter comme l’a fait l’ESMA est un pas dans la bonne direction, mais il faut aller plus loin pour mettre un terme aux actions des prédateurs financiers, des requins de la finance, que sont les spéculateurs.

Qu’en pensez-vous?

2 commentaires:

Elodie Auvray a dit...

C'est un sujet très intéressant mais très complexe également, surtout pour une jeune personne de 24 ans comme moi! Votre point de vue est largement défendable. Il me semble cependant que les politiques n'aient aucune réelle intention de changer ce mode de fonctionnement. Alors oui, en période d'élection présidentielle, comme c'est actuellement le cas en France, les belles paroles fusent mais après...? Les états sont-ils soumis à de trop fortes pressions de la part du monde des banques? Ont-ils peur de lancer la marche et de ne pas être suivis? Car, comme vous le dites, si un état se lance seul dans cette démarche, c'est le tollé assuré! Les états n'ont-ils pas un intérêt à court terme (qui prévaut sur le long terme à leurs yeux)à garder ce même système? Auraient-ils peur de se voir "fermer les robinets" par les banques en cas de sanctions ou de restrictions, ce qui paralyserait les pays? Il est vraiment navrant de voir que, hormis les partis extrêmes, personnes ne considère la restriction et le contrôle de la spéculation au sérieux. Et quant bien même, les politiques en auraient-ils réellement le pouvoir?

Benoit Duguay a dit...

Bonjour Élodie,
Je te remercie pour tes commentaires constructifs et fort à propos. Tu soulèves également des questions très pertinentes. À suivre dans mon prochain livre, probablement à l'automne 2012 (http://www.cifort.uqam.ca/duguay/html/duguay_publications.html.