Voici un résumé de ma chronique du jeudi 13 mai à Radio Ville-Marie (91,3 FM à Montréal) pour ceux et celles qui l'auraient ratée.
Le mardi 11 mai, Pathway Genomics annonçait son intention de commercialiser un test d’ADN en vente libre dans 6000 pharmacies Walgreen aux États-Unis. Deux jours plus tard, Walgreen annonçait l’annulation de cette entente à la suite d’une intervention de la Food and Drugs Administration (FDA), l’organisme américain « responsable de protéger la santé publique en assurant la sécurité, l'efficacité et la sécurité des médicaments à usage humain et vétérinaire, des produits biologiques, des dispositifs médicaux, de l'approvisionnement alimentaire de la nation, des cosmétiques et des produits qui émettent des radiations. »
Je me réjouis de la décision de la FDA et de Walgreen, car un usage immodéré de ces tests par un public non averti pourrait entraîner des dérives graves. En tout premier lieu, on peut penser aux dangers liés à l’interprétation erronée des résultats, pouvant facilement susciter l’inquiétude, voire l’angoisse, ou au contraire faussement rassurer une personne alors qu’une maladie grave est sous-jacente. Pensons aussi aux dangers de discrimination à l’égard des personnes identifiées comme étant à risque de contracter certaines maladies (cancer, Alzheimer…) lorsque celles-ci postulent un emploi ou veulent acheter une assurance vie.
Enfin, pensons aux arnaqueurs de tous acabits qui ne manqueront pas de se manifester pour profiter du désarroi des personnes lorsqu’un test a révélé une possibilité de contracter une maladie grave. « Vos gènes indiquent que vous êtes menacé du cancer du sein, ou de la prostate? Qu’à cela ne tienne, nos chercheurs ont découvert un élixir qui diminuera votre risque! En vente dans toutes les bonnes pharmacies et sur internet. » Ce serait la recrudescence d’une forme de réclame aussi tapageuse que mensongère destinée à exploiter l'inquiétude des gens. Plusieurs ont déjà dû y voir la possibilité de réaliser des profits se chiffrant en milliards.
Laissons les professionnels nous conseiller en matière de santé et gardons en tête le raisonnement que voici : si une maladie est de toute façon incurable, peut-être vaut-il mieux ne pas savoir qu’il existe une probabilité de 54 % que nous la contractions.
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