mardi 7 décembre 2010

Les dérives du Web 2.0 et la diplomatie

Sous prétexte d’une recherche de la Vérité, la majuscule est importante ici, un Don Quichotte des temps modernes, Julian Assange, n’en finit plus de révéler les secrets petits et grands de plusieurs États.

Dès le samedi 4 décembre, j’écrivais sur Twitter à propos des récentes divulgations de Wikileaks : « La diplomatie, et la paix requièrent souvent le secret. » Le lundi 6 décembre, à la lecture d’un article publié par la BBC, je posais cette question : « Quel bénéfice positif recherchait Wikileaks en publiant cette liste d’installations vitales pour la sécurité des États-Unis? » Un peu plus tard le même jour, je prenais position : « J'ai le sentiment que cette action est irresponsable et ne produit aucun résultat positif. »

Chacun d’entre nous entretient parfois des pensées négatives au sujet de collègues, d’amis ou de parents. Nos sentiments, la bienséance ou tout simplement notre désir d’éviter les conflits et d’entretenir des relations harmonieuses nous font passer sous silence ces sombres réflexions. Il nous serait impossible de vivre harmonieusement en société si chacune de nos pensées était révélée au monde entier.

Ce qui est vrai pour un individu l’est encore plus pour un État. Dieu sait que l’Humanité a connu son lot de guerres et en connaîtra malheureusement bien d’autres encore. Heureusement, les efforts déployés par des diplomates aguerris ont permis d’en éviter quelques-unes et ont même permis de mettre fin à certains graves conflits.

En révélant ainsi des notes confidentielles, Wikileaks joue avec le feu; ces actions perturbent la bonne conduite des relations internationales et pourraient faire dégénérer une situation tendue au point d’engendrer une guerre. Est-ce vraiment ça que nous voulons?

Et je ne suis pas seul à penser ainsi.

Voici ce que Mario Roy écrivait ce matin dans La Presse, dans un article intitulé « Le Divulgateur » : « Car il apparaît à la longue que ce gigantesque coulage ne peut avoir d'autre effet que de vandaliser, littéralement, les relations internationales. Sans gain discernable pour qui que ce soit. Sans profit aucun pour la Transparence (avec une majuscule), l'Information ou la Vérité. »

Le même jour et dans le même quotidien, Mathieu Bock-Côté écrivait ce qui suit dans un article intitulé « WikiLeaks : La transparence radicale » : « Les croisés de la transparence radicale, dont Julian Assange, ne semblent tout simplement pas savoir à quel point notre monde est fragile. En vidant l'État de ses secrets, ils pourraient compromettre de fragiles équilibres qui empêchent notre monde de basculer d'une paix relative à une guerre ouverte. »

Les réseaux sociaux, Facebook, Twitter et autres, ont un effet d’amplification de la nouvelle; même les nouvelles les plus insignifiantes, parfois des informations erronées, se répandent à la vitesse de l’éclair. Sur Twitter, j’ai invité les gens à ne pas se rendre complices de Wikileaks en favorisant la diffusion des contenus controversés.

Je fais encore une fois appel à votre bon sens sur cette tribune.

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