lundi 28 décembre 2009

Le Boxing Day 2009

Le 26 au matin, je ramassais les reliquats du dîner de Noël lorsque mon portable sonne; c’est le journaliste Yvan Côté qui me demande si je peux le rejoindre devant le Future Shop de la rue Ste-Catherine à 11h30. J’accepte avec plaisir son invitation à ce rendez-vous médiatique devenu une habitude le jour du Boxing Day. Un court extrait de cette entrevue a été diffusé le jour même aux journaux télévisés de Radio-Canada et de RDI.

Après cette entrevue, un autre journaliste du journal 24h, Jean-Marc Gilbert, a également souhaité m’interviewer sur le Boxing Day; il a rapporté certains de mes propos dans un article paru le jour même, « Regarder plutôt que dépenser ».

Aux alentours de midi, j’ai pris quelques photos; si vous étiez là, rassurez-vous, car j’ai brouillé tous les visages. Sur la première, on voit la longue file d’attente devant le Future Shop de la rue Ste-Catherine. La seconde elle, permet de constater à quel point la foule était dense sur la rue St-Catherine.

Dans l’attente de l’ouverture des magasins, Danièle et moi sommes allés prendre un latte au lait de poule au Second Cup de la rue McGill College. Après cette agréable pause, nous avons visité plusieurs grands magasins; ils étaient tous bondés. Chez Ogilvy, une longue file de personnes attendait devant la boutique Lacoste. Chez Simons, la foule se bousculait dans tous les rayons, comme en témoigne cette photo. Même chose chez La Baie sur à peu près tous les étages.

Partout, les soldes étaient importants; par exemple, j’ai vu chez La Baie des cravates pure soie réduite de 40% auquel on ajoutait un rabais additionnel de 25%. Les gens semblaient d’humeur joyeuse et plusieurs portaient des paquets, preuve qu’ils avaient acheté quelque chose; ceci confirme un sondage pancanadien commandé par la Banque Scotia dont les résultats on été publié à la une du Globe and Mail le 16 décembre 2009 (Andrew Mayeda, Consumers in buying mood). Impossible de prédire le chiffre d’affaires du Boxing Day 2009 à Montréal ou au Canada; ces résultats seront publiés d’ici quelques jours, voire quelques semaines; mes observations me permettent toutefois de conclure qu’à Montréal en tout cas, ce fut un succès.

J’espère simplement que les consommateurs ne sont pas surendettés pour faire plaisir à leurs proches, ou à eux-mêmes, car l’hyperendettement, je le rappelle est ce qui a déclenché la crise économique actuelle à l’été 2007.

mardi 15 décembre 2009

Consommez certes, mais pensez aussi aux autres!

Chaque année, pendant la période de grande consommation des Fêtes, je publie une chronique portant sur les dons aux personnes défavorisées, démunies, voire incapables d'assurer leur simple survie quotidienne.

Chaque année, je déplore le fait que le Québec fasse piètre figure à ce chapitre; ce fut le cas pour 2006, pour 2007… et c’est toujours le cas pour 2008 selon les chiffres publiés par Statistique Canada.

Pour l’année 2008, cette agence gouvernementale fait état d’une baisse de 5,3% du montant total des dons (8,1 milliards CAD), malgré une augmentation de 1,7% du nombre de donateurs (5,8 millions). Le don médian s’établit à 250$, « ce qui signifie que la moitié des donateurs ont donné plus et l'autre moitié moins. »

Le palmarès des villes, provinces et territoires se décline ainsi : 1. la ville d’Abbotsford-Mission (Colombie-Britannique) est bonne première toutes catégories avec un don médian de 600$; 2. le Nunavut, assurément pas la région la plus riche du Canada, se classe pourtant au premier rang des provinces et territoires avec un don médian de 500$; 3. quant au Québec, qui a pourtant moins souffert de la crise économique que d’autres provinces, il se classe bon dernier avec un maigre 130$, alors que chez ses voisines, l’Ontario et le Nouveau-Brunswick, le don médian s’élève respectivement à 300$ et 290$.

Ces statistiques parlent d’elles-mêmes; inutile d’en dire plus sur le manque de générosité des Québécois. En outre, l’article « Les banques alimentaires dans le rouge », publié par la journaliste Stéphanie Bérubé dans le quotidien La Presse le 14 décembre 2009, révèle que la misère humaine grandit dans la province : « Québec [le gouvernement] a versé hier une aide d'urgence de 250 000$ aux banques alimentaires de la province, un geste qui arrive à point nommé. Moins de deux semaines avant les Fêtes, leurs donateurs se font plus rares, alors que davantage de gens frappent à leurs portes. »

Pourtant, il n’est pas difficile de donner; dans la classe moyenne, la vaste majorité des gens peuvent aisément donner 1% de leurs revenus bruts sans se priver. Dans les classes plus aisées, ce pourcentage est plus élevé; le Président Clinton n’affirmait-il pas donner 10% de ses revenus? Si tout le monde adoptait ce principe, il y aurait beaucoup moins de pauvreté et de misère humaine.

C'est Noël et il est normal, même désirable, de faire plaisir à ses proches et à ses amis, voire de se gâter soi-même un peu; toutefois, il serait bon de penser aussi un peu plus aux déshérités. Québécois, il n’est pas trop tard : sortez votre chéquier!

samedi 12 décembre 2009

Consommation et santé : Les Fermes Morgan

Je publie cette chronique pour rendre service à John Bastian, un ami de longue date qui a consacré une bonne partie de sa vie à l'agriculture et à l'élevage biologiques. Il souhaite vous adresser le message ci-dessous.

« Chers clients et amis,

Depuis plus de 20 ans, mon projet de retraite a été de cultiver de la nourriture santé biologique pour le plus grand nombre de personnes possible. Ce fut une belle aventure, et comme toutes aventures elles arrivent à une fin à moment donné. Ce projet est devenu plus ambitieux que je ne l’avais planifié au départ. On nous a dit à maintes reprises combien on apprécie la Ferme Morgan en tant qu’endroit où on peut se procurer une belle variété de viandes biologiques, ainsi que de produits de la boulangerie faits avec notre farine de grains entiers fraîchement moulue sur place. Nous vous remercions sincèrement pour votre support et vos commentaires durant toutes ces années.

Ma femme Janice et moi arrivons à de nouveaux carrefours dans nos vies. J’aurai 70 ans l’an prochain, et Janice est redevenue de plus en plus active avec sa pratique de Chiropracticienne. Avec l’état de l’économie mondiale actuelle et le besoin absolu d’avoir accès à des aliments biologiques et locaux, nous sommes attristés du fait qu’à moins de trouver une nouvelle solution, nous devrons probablement envisager de cesser les opérations de la ferme. Notre participation dans les marchés biologiques annuels, ainsi que l’ouverture du magasin ne pourront plus continuer.

Nous vous écrivons, chers clients et amis appréciés, pour vous informer premièrement de la situation et du dénouement possible dans la prochaine année. Nous avons regardé plusieurs solutions afin de maintenir la ferme en activité, mais à date n’avons trouvé aucune alternative viable. C’est pour cela que nous souhaitons diffuser cette information en ce moment et vous demander aussi, en tant que gens qui sont fidèles à la ferme, si vous connaissez des personnes qui pourraient avoir un intérêt, un rêve à s’impliquer dans la continuation d’un projet comme celui-ci. La ferme est rendue à une dimension où trois couples et leurs familles pourraient bien gagner leur vie avec les activités d’agriculture, de transformation des aliments et de distribution. Parmi les différents édifices inclus sur la ferme, trois maisons sont aussi disponibles en location à des gens désirant s’y établir. La ferme possède une grande infrastructure.

Au sud de nos frontières, nous avons entendu parler de projets où les consommateurs se sont regroupés ensemble pour opérer leur ferme afin de s’assurer l’accès à de la nourriture santé. Il y a déjà un intérêt à la Ferme Morgan d’ouvrir une Coop, mais pour cela il faudrait une grande participation de consommateurs intéressés à devenir membres, avec une contribution active ou passive.

Si vous êtes intéressés par une participation quelconque, avez des idées que vous voulez partager ou avez tout simplement des questions, s.v.p. écrivez-nous à john@fermemorgan.com ou appelez-nous à 819-687-9021. Nous planifions organiser des sessions d’information ici à la ferme et serions ravis de votre présence et participation.

Nous sommes arrivés à un carrefour où nous avons essayé différentes possibilités, et nous n’avons plus beaucoup de solutions disponibles afin de garder la ferme en activité, même pour une prochaine année. Tout intérêt ou solution créative sont donc les bienvenus. Nous souhaitons ardemment que le rêve de la ferme puisse subsister, afin de continuer à offrir des alternatives santé et durables d’alimentation. Nous espérons que de nouvelles solutions fraîches se présenteront afin que la Ferme Morgan continue à avoir une longue vie!

Avec appréciation, »

Janice et John