jeudi 8 novembre 2012

Vivre à crédit. Êtes-vous menacés par l’endettement?

 Pour faire suite à l’entrevue de ce matin avec Isabelle Maréchal, voici un extrait du livre
« Consommation et luxe — La voie de l’excès et de l’illusion » (p. 34 à 36) :

Pour acquérir tous ces symboles [proposés par la société d’hyperconsommation], il faut de l’argent… que nous n’avons pas toujours. Qu’à cela ne tienne, le crédit est là pour me permettre de satisfaire tout de suite mon envie et de payer plus tard. Même si « l’utilisation des cartes de crédit naît aux États-Unis dans les années 1920, lorsque des entreprises, comme les pétrolières et les hôtels, commencent à les émettre à leurs clients » (Encyclopedia Britannica), les cartes de crédit que l’on connaît aujourd’hui ne font leur apparition que dans les années 1950; leur usage prendra vraiment un essor considérable dans les années 1980.

Ainsi, la carte Diners Club, très sélecte à une certaine époque, a fait son apparition en 1950. Voici une anecdote amusante au sujet de sa naissance : « Nous sommes en 1949. L’homme d’affaires Frank McNamara prévoit un dîner au Major Cabin Grill, un restaurant de la ville de New York. Le dîner achevé, Frank réalise qu’il a laissé son portefeuille dans son autre complet. Son épouse vient à sa rescousse et paye. Il prend la décision de ne plus jamais faire face à cet embarras. Février 1950. McNamara et son partenaire Ralph Schneider retournent au Major Cabin Grill. Lorsque l’addition arrive, McNamara présente un petit papier cartonné, une Carte Diners Club, et signe pour l’achat. Dans l’industrie de la carte de crédit, cet événement est connu sous le nom de First Supper (premier dîner). »

La carte American Express et la BankAmericard, maintenant mieux connue sous le nom de Visa, font toutes deux leur apparition en 1958. À l’époque, Diners Club et American Express étaient des cartes de facturation plutôt que de véritables cartes de crédit, car le client devait en acquitter le solde dès la réception du relevé mensuel. Elles ont conservé ce mode de fonctionnement jusque dans les années 1980. BankAmericard est donc la première véritable carte de crédit grand public ; MasterCard a suivi en 1966.

Jusqu’alors, la petite carte plastifiée était utilisée pour la commodité qu’elle offrait de payer tous les achats en une seule fois à la fin du mois, reportant ainsi le paiement d’un article acheté au début du cycle d’un maximum de cinquante-six jours sans intérêt ni pénalité. À compter de ce moment, un grand nombre de personnes ont commencé à reporter le paiement du solde, acquittant seulement le paiement minimum exigible par l’institution financière, correspondant à un faible pourcentage du solde impayé, par exemple 3 %, avec un minimum, par exemple dix dollars. Certaines personnes ont rapidement pris l’habitude d’utiliser leur carte jusqu’au maximum de la limite permise… puis d’en demander une nouvelle auprès d’un autre émetteur.

Ce petit manège leur a permis de satisfaire rapidement toutes leurs envies, sans égard à leur revenu disponible véritable, mais les a conduites tout aussi rapidement à un endettement bien au-delà de leur capacité de rembourser : « Le niveau d’endettement, mesuré par le ratio de la dette totale au revenu disponible, était presque le même pour les Canadiens et les Américains au début des années 1980. Par la suite, il a évolué différemment, les Américains affichant un niveau d’endettement plus élevé entre 1983 et 1991, et les Canadiens entre 1992 et 2000. À partir de 2001, la dette a constamment augmenté dans les deux pays, et en 2002, elle dépassait le revenu disponible. En 2005, pour chaque dollar de revenu disponible, les Canadiens devaient 1,16 $ et les Américains, 1,24 $. Une part de la hausse de l’endettement entre 2001 et 2005 peut être attribuée aux taux d’intérêt relativement faibles, à la plus grande accessibilité du crédit grâce aux prêts sur l’avoir propre immobilier, et aux limites et incitatifs accrus des cartes de crédit délivrées par des institutions financières en concurrence. » (Statistique Canada). Aux fins de comparaison, en 1980, le ratio dette/revenu était de moins de 0,70 dans les deux pays.

J’ajoute qu’à l’automne 2012, ce ratio a maintenant atteint le sommet vertigineux de 1,63.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour,
En ce me concerne, cela m’est déjà arrivé de me retrouver dans une situation compliquée après la perte de mon premier emploi. J’avais du mal à rembourser mes crédits, mais heureusement, grâce à l’aide d’un ami, j’ai pu effectuer un rachat de crédit qui m’a permis de remonter la pente.